VOTER ÇA SE PRÉPARE

En 2019, le droit de vote des personnes placées sous tutelle a été restitué. A l’approche des élections municipales, le centre de formation ETAPES organise des ateliers dans les ESAT du Bas-Rhin pour informer et sensibiliser les travailleurs. Même si pour certains, voter est une affaire qui roule pour d’autres c’est la découverte. Sous forme de café-débat, le centre de formation a convié les travailleurs de Sélestat, Duttlenheim et Haguenau sur trois ateliers. Le premier, expliquait la démocratie et abordait des sujets qui poussaient les travailleurs à s’interroger ; le deuxième était axé sur les municipales et le troisième consistait à une mise en situation de vote.

 A l’ESAT de Haguenau, Anne Weisgerber, 55 ans et Mathieu Sander 45 ans, se sont inscrits aux ateliers, « je voulais apprendre » dit Anne. Pour la première fois en mars prochain ils iront voter. Même si Mathieu avoue que cela lui fait un peu peur, les explications données par Isabelle FILLIATREAU le mettent en confiance.

« Nous sommes contents de les encourager à aller voter. Nous leur parlons également des autres moyens qui existent pour s’exprimer comme le CVS ou le comité social » explique Isabelle Filliatreau chargée de projet.

Comprendre le déroulement d’un vote est une chose, comprendre le rôle du maire et du conseil municipal en est une autre.

« Nous leur expliquons les élections avec des listes. La personne pour laquelle on vote n’est pas élu maire, il peut potentiellement faire partie du conseil municipal et ainsi nous représenter ».

L’accent est mis sur des aspects qu’ils n’ont pas l’habitude de voir comme l’opposition, et pour mieux comprendre, Isabelle les met en situation. Tamer, travailleur à l’ESAT de Sélestat prend la place du maire, il a à côté de lui ses colistiers et des membres d’une autre liste. Ainsi, ils comprennent encore mieux le rôle du maire mais aussi celui de l’opposition, chacun a le droit d’exprimer son opinion. Lorsqu’un projet est voté, il est soumis à tous les membres du conseil municipal et le maire n’a pas plus de voix que les conseiller municipaux.

« A Wissembourg, les travailleurs ont été accompagnés par le foyer d’hébergement pour s’inscrire sur les listes électorales, suite à nos ateliers ! » indique la chargée de mission. Pour Nathalie, Valérie et Noëlle, travailleurs à l’ESAT de Wissembourg, ils étaient unanimes « c’était intéressant de découvrir ce que faisait la mairie, et de comprendre que le maire est pas tout seul. » 

Noëlle par exemple votera pour la première fois, elle se dit stressée parce qu’elle ne sait pas comment faire le jour du vote, ces questions portaient sur comment on peut lire les bulletins ? Est-ce qu’on peut en mettre plusieurs ? Où est ce qu’il faut aller ?
Elle a hâte de participer au troisième atelier de mise en situation.

L’occasion a été donnée de parler de Eleonore Laloux, la première candidate porteuse d’une trisomie 21 qui se présente sur une liste de la ville d’Arras, « ça les a fait réagir positivement de « voir quelqu’un comme nous » qui peut être candidat » souligne Isabelle Filliatreau.