M. Lucien Conroy
Administrateur et ancien Président des Papillons Blancs.
Je suis administrateur aux Papillons Blancs depuis les années 90 lorsque ma fille a intégré un des établissements de l’association. J’ai accepté tout naturellement d’entrer au Conseil d’Administration, après une vie professionnelle faîte de nombreux déplacements, c’était un peu comme une nouvelle vie. J’ai connu plusieurs Directeurs Généraux et Présidents qui se sont succédé, j’ai moi-même tenu cette fonction pendant 6 années. Au départ, nous étions organisés par pôle géographique, la création des pôles travail, hébergements, enfance, accueil spécialisé… s’est créée plus tardivement.
Je suis encore engagé au sein de l’association car j’estime que je dois cela à ma fille décédée il y a 10 ans et à ceux qui vivaient avec elle.
C’est un travail intéressant qui nécessite beaucoup de réflexion et j’aime réfléchir à ce qui n’est pas simple. J’ai choisi de faire partie des commissions financières et techniques par aspiration personnelle, cela me rappelle ma vie professionnelle dans l’industrie.
Il y a quelques années, je me suis également investi au sujet de la VARS (Vie Affective Relationnelle et Sexuelle). Nous avons mis en place avec un groupe de travail de professionnels, d’administrateurs et de personnes accueillies, une charte VARS qui concernait plus particulièrement l’hébergement. Cette charte est un guide pour éviter que chacun fasse selon ses convictions personnelles. Ce travail a été partagé avec l’Adapei et il était le premier projet mené conjointement par les 2 associations. Un précurseur de la fusion en quelque sorte. Cette expérience m’a permis d’appréhender les pratiques professionnelles de l’Adapei. Je suis très sensible à leur travail réalisé autour de l’expression artistique que je considère comme un moyen essentiel de développer les capacités des personnes en situation de handicap mental. J’aimerais que la pratique artistique prenne une plus large place dans tous les établissements et services de l’association.
Ce qui me polarise encore aujourd’hui est de favoriser des réflexions à long terme dans un esprit visionnaire. Il faut prendre le temps de s’interroger et de penser l’association dans 10 ans. Il faut anticiper sur la désinstitutionnalisation et construire un accompagnement approprié. Quel genre d’accompagnement pour quelle population ? Il ne faut pas attendre de se faire imposer des solutions par l’administration mais proposer nos solutions, nos compétences, notre savoir-faire.