Etre en situation de handicap et
pouvoir s’épanouir dans sa vie relationnelle,
affective et sexuelle…
La vie affective relationnelle et sexuelle (VARS) des personnes en situation de handicap mental est depuis plus de 10 ans, une préoccupation tant pour l’Adapei 67 que les Papillons Blancs 68. Comment accompagner au mieux ces personnes, travailleurs et résidents des foyers d’hébergement qui ont, comme tout un chacun, des besoins affectifs mais aussi sexuels ? Après la fusion des deux associations en 2017, un comité associatif de coordination s’est constitué, composé de 6 professionnels (représentants les différents pôles de l’association) et de 4 administrateurs. Ensemble, ils ont rédigé une charte qui définit la position associative concernant la VARS et un texte de référence à destination des professionnels qui est en phase de finalisation.
Dans ce domaine très personnel, ce qui compte avant tout, c’est l’avis de la personne elle-même. Favoriser son épanouissement et son autodétermination implique de lui permettre de s’exprimer et faire des choix, mais aussi d‘acquérir les connaissances nécessaires pour que ce choix soit éclairé.
Par exemple, lors de l’élaboration du projet personnalisé, le référent demande d’abord à la personne accompagnée si elle souhaite aborder la question de la vie affective, relationnelle et sexuelle. Et quelles sont ses attentes à ce sujet ? Elle peut en parler sans que cela soit inscrit dans son dossier. Là aussi, c’est l’usager qui décide. Le référent est à son écoute, à lui de choisir s’il veut ou non se livrer.
Cet entretien individuel permet d’éclaircir les besoins de la personne et de soulever des problématiques. Pour répondre aux attentes et aux interrogations des personnes en situation de handicap, des partenariats ont été tissés notamment avec le planning familial, une sage-femme et un sexologue.
Pour permettre aux usagers d’acquérir les connaissances nécessaires, des groupes de parole et des réunions ont été organisés au sein même des foyers et des ESAT. Des thèmes sur comment différencier l’amour et l’amitié ? ont pu être abordés. La question du consentement est systématiquement à l’ordre du jour ; comment fait-on pour savoir s’il ou elle est d’accord ? Est-ce que la personne en face de moi, a les mêmes attentes que moi ? Que ce soit en groupe de parole ou lors de permanences, les personnes handicapées ont la possibilité de s’exprimer. Des réunions ont également été organisées dans les locaux du Planning familial. L’idée étant que l’usager puisse repérer les lieux et y retourner seul ou en couple.
Depuis que cette démarche est en place, on remarque que les mentalités au sein des hébergements ont changé. Aujourd’hui en FHTH (foyer d’hébergement pour travailleurs handicapés), un résident peut demander à accueillir, le temps d’un week-end ou pour une nuit, son ami(e). D’ailleurs, certains ont souhaité acheter des lits plus grands !
Les professionnels formés à la VARS, ont su apporter des informations et des moyens accessibles à la personne en situation de handicap. Elle a le droit et la possibilité de vivre des expériences, d’évoluer pour prendre des décisions qui lui correspondent au mieux.