Rattachée au SESSAD de Rosheim, l’Unité d’Enseignement Maternelle Autisme (UEMA)
« Les libellules » a ouvert ses portes au sein de l’école maternelle de Scherwiller en septembre 2016.
Fruit de la collaboration entre le secteur médico-social, l’éducation nationale et la pédo-psychiatrie du Centre Hospitalier d’Erstein. Cette classe s’inscrit dans le cadre du 3ème plan autisme 2013-2018 favorisant l’inclusion des enfants dans le milieu ordinaire. Elle accueille actuellement 7 enfants âgés de 2.5 à 5 ans en lien avec les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé.
Les 6 professionnels ont participé à plusieurs sessions de formations concernant les bases théoriques et pratiques sur l’autisme, les méthodes comportementales et les outils de communications alternatifs existants. Un accueil échelonné des enfants a été proposé pour permettre à tous de trouver un rythme et une organisation cohérente face aux besoins spécifiques des enfants.
Afin de favoriser l’inclusion des enfants, les journées tendent à être rythmées sur les classes voisines. Des temps de travail structurés et individualisés sont proposés à chacun afin d’acquérir, de consolider ou de développer les pré-requis nécessaires aux apprentissages de maternelle : l’imitation, la tenue d’un crayon, réaliser des associations… Ces temps se basent principalement sur la méthode ABA, l’accent est également mis sur la communication et le développement d’un outil alternatif par échange d’images.
Les enfants des Libellules s’intègrent et ont leurs places au sein de l’école maternelle. Ils participent et sont conviés à tous les événements qui jalonnent l’année scolaire : rencontre avec Saint Nicolas et Père Noël, participer à un spectacle, découvrir la bibliothèque de Scherwiller. Ces animations sont pensées par l’équipe pédagogique et les parents d’élèves en collaboration avec l’équipe de l’UEMA. En lien avec les enseignantes de l’école, les 3 premiers enfants accueillis ont commencé à se rendre toutes les semaines dans les classes « ordinaires » de l’école.
Béatrice Rees, enseignante de l’UEMA a construit le lien entre l’équipe de l’UEMA et l’équipe pédagogique de l’école maternelle :
« Je fais le lien entre les équipes. Les professeurs ont une réelle bienveillance pour les enfants de l’UEMA et leurs donnent une place centrale au sein de l’établissement. Un véritable travail de partenariat s’est mis en place.
Nous avons effectué une formation auprès des ATSEM pour expliquer ce qu’est l’autisme et faire comprendre le pourquoi des outils. Nous avons discuté avec les enfants des autres classes pour préparer l’arrivée des petits de l’UEMA. Aujourd’hui, un lien s’est créé entre les enfants.
La prise en charge des enfants de l’UEMA est intense émotionnellement et physiquement. Nous sommes encore loin des apprentissages scolaires classiques mais petit à petit, certains enfants commencent à réaliser du travail de petite section. Il faut faire le deuil des méthodes d’apprentissage classique et se réinventer tous les jours. »
Charlotte, Audrey, Emilie, Maryline :
« Le public de la classe est hétérogène. Certains enfants sont déjà en inclusion. Ils progressent et peuvent rester assis pendant le temps de classe. Ces enfants font la sieste à l’école, ils suivent le rythme complet de l’école, et partagent les récréations avec 2 autres classes.
Le déjeuner est pris à l’EPAHD voisin pour leur permettre de prendre leur repas dans une salle au calme. L’accueil y est agréable mais ce n’est pas pratique, nous espérons pouvoir bénéficier dans quelque temps d’une salle au périscolaire de la commune.
Les parents des enfants remarquent déjà des changements dans le comportement des enfants, il y a moins de cris et moins de problèmes de sommeil à la maison. Les parents sont des partenaires incontestables, toutes les familles sont preneuses de solutions.
Quelques semaines avant la fin de cette première année scolaire, les professionnelles de l’UEMA dressent déjà un bilan positif de cette première année. Pour la majorité, l’évolution des enfants au niveau du comportement, mais aussi dans les domaines des compétences scolaires et des interactions sociales est notable. Il tarde à tous de voir l’évolution de chacun sur ces 3 années et les possibilités de réorientation, dans les écoles de rattachement. »
Charlotte Molling, Psychologue UEMA
Émilie Meirland, Chargée de communication